C’est un pays d’une beauté frappante, diversifiée par des montagnes, des vallées, des lacs, des rivières et des plaines, et qui contient en lui-même tous les éléments nécessaires pour une grande et durable richesse. La composition calcaire de ses montagnes et de son sol est une garantie de fertilité perpétuelle. Sa chaleur tropicale et son humidité insulaire maintiennent sa végétation fraîche, verte et vigoureuse toute l’année. À une altitude de huit mille pieds, ses montagnes sont encore recouvertes de forêts d’une grande variété et d’une grande valeur. Son climat, variant avec l’altitude comme celui de la Californie, s’adapte à toutes constitutions humaines et à toutes formes de productions agricoles.
Fortuné dans son climat et dans son sol, il l’est aussi dans sa géographie.
Ses côtes sont marquées de nombreuses indentations formées par des bras de mers, des rivières et des ports où tous types de vaisseaux peuvent jeter l’ancre sans danger, facilitant le commerce. Protégée de chaque côté par des montagnes altières, riches en verdure tropicale de leur base à leur cime, ses eaux bleues parsemées ici et là des ailes blanches des bateaux
de commerce de tous les pays et de toutes les mers, la Baie de Port au Prince rivalise presque avec celle de Naples, plus fameuse et la plus belle du monde.
L’une des baies du pays a attiré le regard du gouvernement américain.
Le Môle St. Nicolas, dont nous avons beaucoup entendu parler et entendrons parler beaucoup plus encore, est un port splendide. On le désigne, comme il se doit, le Gibraltar de ce pays. Il commande le Passage du Vent, la porte naturelle du commerce du nouveau comme de l’ancien monde. Important maintenant, nos politiciens prévoient qu’il le sera plus encore quand le Canal de Nicaragua sera achevé. Par conséquent, nous voulons de ce port comme station navale.
On pense que la nation qui peut l’acquérir et le conserver sera maîtresse de la terre et de la mer dans son voisinage. Des Américains ont dit quelques paroles irréfléchies au sujet de l’acquisition de ce port. [Applaudissements.] «Nous devons l’avoir pacifiquement, si nous pouvons, par la force si nécessaire » disent-ils.
Je doute que nous l’obtiendrons par l’un ou l’autre moyen, [Applaudissements]
pour la simple raison qu’Haïti ne se rendra pas paisiblement et qu’il coûterait beaucoup trop de l’arracher d’elle de force. [Applaudissements.]
Je pensais, dans ma naïveté quand j’étais Ministre et Conseiller Général en Haïti, qu’elle pourrait, en geste de courtoisie, faire cette concession aux États-Unis, mais j’ai bientôt découvert que le jugement d’un Ministre américain n’était pas le jugement d’Haïti. Jusqu’à ce que je fasse l’effort pour l’obtenir, je ne connaissais pas la force et la vigueur du sentiment avec lequel il allait être refusé. [Applaudissements.]
Haïti a quelque répugnance à perdre contrôle d’un seul pouce de son territoire. [Applaudissements.]
Aucun homme politique en Haïti n’oserait faire peu de cas de ce sentiment. Aucun gouvernement ne pourrait le faire sans qu’il ne coûte au pays révolution et effusion de sang. [Applaudissements.]
Je ne croyais pas que le Président Harrison souhaitait que je poursuive le sujet jusqu’à obtenir ce résultat. [Applaudissements.] Au contraire,
je crois que, comme ami de la race noire, il désirait la paix dans ce pays.[Applaudissements.]
La tentative de créer des sentiments de colère aux États-Unis contre Haïti, parce qu’elle a jugé convenable de nous refuser le Môle St. Nicolas, n’est ni raisonnable ni honorable. Il n’y avait ni insulte ni mauvaise foi dans cette affaire.
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil et surtout dans la cendre de nos désespoirs de peuple noir au comportement favorable à la pérennisation de sa misère noire
Nous avons semé la pagaille pour récolter cette racaille de taille dans notre existence remplie de failles
Les dieux nous sont tombés sur la tête à partir du moment où ils avaient consentis de nous donner accès à l’apprentissage des chiffres et des lettres à la lettre
Quand on se comporte comme des bêtes, des êtres incapables de maîtriser leurs instincts de bases, on doit trouver d’abord un moyen de les dresser avant d’envisager de les former.
Car il faut avant tout apprendre à être dans son être pour son bien-être avec les êtres qui nous ont vu naître comme un espoir pour la communauté initiée par nos ancêtres
Hors de cette prise de conscience de son appartenance à ses croyances ancestrales au maximale, on risque de se voir desaxer et dériver loin de la route menant à sa vraie destinée
Après avoir été par nécessité l’auteur de cette grande épopée marquant notre existence de peuple libre, on aurait dû trouver les moyens de continuer à exister et à vivre ensemble avec la même détermination qui nous a value notre libération
Le discours de ce monsieur est d’ailleurs inscrit dans cet ordre d’idées. Le plan à la base c’était de s’approprier d’une partie de notre terre de force ou à la légère.
Mais ils avaient peur que la même histoire ne se répète dans leur cas aussi
Ils ont ainsi pris leur temps, employant leur talent de nous pousser à une mort lente avant de pouvoir nous ravir de tout ce qu’ils jugent bon
Entre temps, comme des enfants, nous continuons notre pérégrination malgré l’augmentation de notre formation
Jusqu’où auront-ils dans leur projets macabres contre nous?
Quand est que nous reprendrons la main pour récupérer la situation ?
Merci mon ami pour ce partage!