LE REFUS DE L’ASCETISME
Le Bouddha : « Il est deux choses qu’il convient d’éviter : une vie de plaisirs, cela est bas et vain ; une vie de mortifications, cela est vain et inutile. » Après avoir quitté son palais, Siddharta avait rejoint des ermites au pic des Vautours, il avait pratiqué avec eux l’ascétisme le plus effrayant, martyrisant son corps, jeûnant comme un insecte à la mauvaise saison, jusqu’au jour où il comprit la vanité de ces pratiques qui ne conduisent ni à la vertu, ni à l’amour, ni à la connaissance. Le Christ, lui non plus, ne situait pas le salut dans des mortifications dont il ne donnait pas l’exemple.
Alors les disciples de Jean s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « D’où vient que nous et les pharisiens nous jeûnons et que tes disciples ne jeûnent pas ? »» Le Christ : « Les amis de l’époux peuvent- ils s’affliger aussi longtemps que l’époux est avec eux? Mais les jours viendront où l’époux leur sera ôté, alors ils jeûneront. Un temps pour chaque chose , à chaque jour suffit sa peine, à chaque jour suffit sa joie.
Disciple authentique du Christ, François de Sales désapprouvait les jeûnes immodérés : « L’esprit ne peut pas supporter le corps trop nourri ; mais trop peu nourri, le corps ne peut davantage supporter l’esprit.
La Bhagavad Gîtâ : « O Arjuna, dit le Bienheureux Seigneur, ce yoga n’est
atteint ni par celui qui mange trop, ni par celui qui s’abstient de nourriture, ni par celui qui dort, ni par celui qui s’oblige à rester éveillé. Ce yoga, qui détruit la douleur, est atteint par celui qui mange et vit comme il convient, dont tous les actes sont réglés par la raison, et dont sommeil et veille sont bien équilibrés. >
Pythagore : « Veille sur ta santé dispense avec mesure au corps les aliments, à l’esprit le repos. Trop ou trop peu de soins sont à fuir car l’envie à l’un et l’autre excès s’attache également, le luxe et l’avarice ont des suites semblables. Il faut choisir en tout un milieu juste et bon » .
Toute l’Antiquité admettait dans l’homme l’existence de quatre vertus la justice, la sagesse, le courage et la tempérance ou modération. De même, l’Eglise romaine compte la tempérance parmi les quatre vertus cardinales. Il est trois fois question de tempérance dans le Nouveau Testament, terme sous lequel on range les idées d’abstinence, de chasteté, de continence, mais dont il faut encore élargir la portée. L’original grec dit egkrateia ; la version latine de saint Jérôme recourt successivement à castitas, abstinentia, continentia, mettant l’accent sur la seule chasteté « Comme Paul se mettait à discourir sur la justice, la tempérance (egkrateia, castitas), le jugement à venir, Félix prit peur. » (Actes XXIV, 26) I Ce qui effraie le procureur de Samarie et de Judée, c’est moins la justice et la tempérance que le jugement à venir : il a suffisamment d’actions mauvaises sur la conscience.
« Faites tous vos efforts pour ajouter à votre foi la vertu (aretê, virtus) ; à la vertu, la connaissance (gnôsis, scientia) ; à la connaissance, la tempérance (egkrateia, abstinentia) … (II Pierre I, 6.) « Les fruits de l’Esprit, ce sont l’amour, la joie, la paix la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance (egkrateia, continentia). » (Galates, V, 22.)
Certains traduisent très justement egkrateia par maîtrise de soi et la Bible anglaise (Revised Standard Version) ne recule pas devant une expression très moderne : self- control. Amour, joie, patience, bienveillance, fidélité, maîtrise de soi, autant de vertus. Vertu : le mot n’a pas bonne presse, il fleure la sacristie et les vieux livres de piété.
En réalité, virtus vient de vir et signifie courage, énergie virile ; vertu égale force, force spirituelle physique, mentale.
« Toute virtus, dit Sénèque, est fondée sur la mesure. »
« La modération prouve la force », ajoute La Rochefoucauld, et Vauvenargues conclut :« La modération des faibles est médiocrité. Si pour les apôtres, et l’Eglise issue de leur enseignement, la tempérance ou modération est une vertu, pour Zarathoustra elle est un archange. Le quatrième Amesha-Spenta se nomme Spenta Armaïti. » C’est la pensée calme, c’est la sainte sagesse, qui garde la mesure et qui dit, comme Delphes : « Rien de trop ! Ils furent nombreux au cours des âges ceux qui exagèrent, ceux qui en font trop, que ce soit l’acteur qui charge, le « saint » qui se livre à des pratiques répugnantes, ou l’érudit qui s’inflige des indigestions de lecture.
Montaigne s’étouffe de trop d’humeur et les lampes Comme les plantes de trop d’huile, ainsi fait l’action de l’esprit par trop d’étude et de matière. »
Notre époque excessive, habituée aux
Superlatifs de la publicité, aux hyperboles de la politique et du cinéma, est pleine à craquer de gens qui en font trop. Il est urgent de répandre l’enseignement de Delphes et de se souvenir de la 13′ Olympique de Pindare :
« Il existe en toutes choses une mesure, la saisit à propos est la première des sciences. »
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L’idolâtrie est la conséquence de nos perceptions erronées d’une réalité spirituelle incarnée par un modèle. Elle est aussi une preuve que tout le monde n’a pas et n’aura jamais le même degré de compréhension d’une expérience réalisée par un autre ou d’un enseignement digne de renom dans le domaine de la morale ou de la spiritualité. De ce fait, il ne faut pas chercher à la confiner dans un sens négatif puisqu’elle s’inscrit aussi dans le cadre d’un effort de compréhension des mystères de Dieu, de l’homme et de l’univers. C’est le sens de la quête qui compte, mais pas la distance déjà parcourue sur le chemin menant à la vérité qui n’apparaîtra qu’à l’intérieur de chaque individu.
J’aime beaucoup l’approche de SAT Guru sur l’amour, la sexualité et la spiritualité. Il dit vrai quand il avance que la manière dont nous concevons ces réalités détermine notre attitude et nos comportements. Cependant, il faut être conscient que nous ne devons pas dépendre de l’autre dans notre quête du plaisir comme à l’accoutumé. Car cela n’engendra que des problèmes dans nos relations sentimentales, puisque l’autre est encore loin d’être comme nous dans son univers émotionnel complexe. Apprendre à se suffire à soi-même par la pratique des vertus dans la pureté du corps, et de l’âme à travers nos pensées, nos, paroles, et nos actions de tous les jours. On est responsable de soi-même qu’on le veuille ou non. Car, les résultats diront tôt ou tard comment on a vécu nos vies passées.
Merci pour ta contribution mon ami a me conforter dans mes efforts vers les sommets spirituels.
Chercher l’équilibre en tout est bon. Mais parfois, il faut aller au-delà de ce point pour chercher à équilibrer le déséquilibre lui-même si l’on veut pénétrer la nature profonde des choses dans un sens ou dans l’autre, afin de pouvoir parvenir à la pleine maitrise de la circulation de l’énergie vitale et dont la sexualité est l’un de ses aspects. La pratique de l’ascétisme à des degrés de plus en plus élevés est la preuve que beaucoup se sont déjà investi dans cette démarche de dépassement de soi en affrontant les limites de leurs capacités de souffrir dans son être intégral. Ces expériences donnent des résultats inouïes et grâce à elles nous avons des données et des faits intéressants qui inspirent les enseignements des maitres et accélèrent le rythme de l’évolution spirituelle de plus d’un.