N’AYEZ PAS PEUR.

Doutez-vous que la destinée du pays soit guidée par le Grand Dieu Omnipotent ? Le grain de sénevé compte parmi les plus petites semences. Pourtant, il a la foi de savoir qu’il possède en lui-même le pouvoir d’exprimer le moutardier, le plus grand de tous les arbustes. Quand il a grandi, il devient un arbre et les oiseaux peuvent venir s’abriter dans ses branches. De même que la graine sait qu’elle peut extérioriser la plante, de même il nous faut connaître notre pouvoir intérieur d’exprimer notre être le plus grand. En racontant cette parabole, Jésus faisait allusion à la qualité de la foi et non à sa quantité. « Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à la montagne : Ôte-toi d’ici et mets-toi là. Et elle le ferait, et rien ne vous serait impossible. » Les plus frêles graines de pavot, les graines des banians les plus colossaux, les bulbes, les boutures, et toutes les vraies semences savent par la foi qu’elles peuvent exprimer le grand être de leur espèce. Chacune se représente l’image exacte qu’elle doit exprimer. De même, il faut que nous nous représentions intérieurement une image exacte de ce que nous voulons exprimer. Elle doit se perfectionner d’heure en heure par une préparation intérieure, avant que sa perfection se manifeste. Jamais fleur éclatante ne s’est épanouie complètement sans un effort préparatoire de perfectionnement intérieur. À un moment donné, le bourgeon est confiné à l’intérieur des sépales, du sens de soi, de l’égoïsme. Dès l’achèvement de sa perfection intérieure, il éclate dans sa beauté. Il faut que la graine mise en terre renonce à elle-même pour pousser, se développer, se multiplier. Il faut aussi que nous renoncions à nous-mêmes pour arriver à nous développer. Pour que la graine pousse, il faut que son enveloppe éclate. De même, pour commencer notre croissance, il faut faire éclater notre enveloppe de limitations. Quand notre perfectionnement intérieur est achevé, nous  épanouissons forcément dans notre beauté, à l’instar de la fleur. Cette loi vaut pour une nation comme pour un individu. Ne pouvez-vous imaginer une nation où la conscience du Christ serait arrivée à son plein développement et où les habitants entreprendraient quelque chose collectivement ? Cela se traduirait sûrement par un bienfait général, car le cœur d’un gouvernement prend véritablement racine dans la conscience des gouvernés. Faute d’avoir compris sa propre importance spirituelle, votre nation a commis de graves erreurs au cours de son histoire. En très grande majorité, elle est encore plongée dans le matérialisme. Je sais bien que de grandes âmes ont guidé ses destinées, mais je sais aussi combien peu elles ont été appréciées de leur vivant. Jusqu’ici, votre chemin a été dur, raboteux, et broussailleux, parce que vos citoyens n’ont que des conceptions limitées et se sont appuyés pour le tracer sur des pensées matérielles. Et pourtant, quelles merveilles n’ont-ils pas réalisées ?

Mais combien ils en auraient réalisé de plus grandes s’ils avaient compris et appliqué le sens profond, spirituel et complet du message ? En d’autres termes, des prodiges incroyables seraient révélés aujourd’hui si le Christ avait été placé en poupe de votre navire gouvernemental et si chacun avait pu, comme Jésus, voir qu’en vérité le Christ est en tous et que tous ne font qu’un. Ce jour de gloire arrivera dès que l’on aura compris le sens spirituel profond de la devise « E pluribus unum ». Un pour tous, tous pour un, c’est une des plus grandes lois de Dieu. C’est elle qui est exprimée par la multitude. Considérez parmi toutes les nations celles qui ont duré le plus longtemps. Elles auraient toujours duré si l’on n’avait pas permis au matérialisme de s’insinuer et de désagréger progressivement leur structure. Il vint un temps où elles tombèrent par l’anomalie de leur propre poids ou bien furent consumées pour avoir mésusé de la loi qui leur avait donné naissance. Qu’arrive-t-il lors d’une telle chute ? Le Principe, la part de Dieu, est préservé jusqu’à ce que les faillites successives permettent de discerner une montée graduelle, une poussée vers le haut à chaque stade. Finalement, il faut que tout se termine en Dieu, un pour tous. Chers frères, il n’est pas besoin d’un prophète pour vous faire comprendre tout cela. Voyez la nation espagnole à l’époque du départ de Christophe Colomb pour son voyage de découverte, et voyez ce qu’elle est devenue. D’ici peu, elle sera en guerre avec son propre enfant. Vous constaterez sa faiblesse et son impuissance.

À peine sera-t-elle capable, dans sa marche mal assurée, d’entreprendre un bon combat ou de se retirer d’un mauvais. Il faut attribuer son impuissance à son extrême dévitalisation. C’est toujours ce qui arrive à un corps ou à un pays rassasié. Convoitises ou passions produisent le même effet. Il peut y avoir un temps de réussite et de succès apparent, mais cela dure peu. La structure du pays, décrépite, émaciée, gaspillée, en témoigne, comme une marche hésitante et incertaine décèle la vieillesse.

Un homme qui conserve et développe son pouvoir spirituel garde sa souplesse et son activité à cinq cents ans, à cinq mille, à dix mille, et même éternellement telle qu’au temps de l’ardeur de son adolescence. Nous aspirons à la lumière blanche et pure de l’Âge de Cristal. Nous en voyons poindre l’aurore qui s’épanouit peu à peu. Le monde en verra bientôt la splendeur et le plein éclat. Il n’y aura plus de ténèbres ni de limitations, mais un éternel progrès à défaut duquel tout réintégrerait le sein de la Substance Universelle. Il faut avancer ou reculer. Il n’y a pas de moyen terme ni d’arrêt possible. Quand votre nation reconnaîtra son domaine, sa vraie mission, elle tendra la main à l’Esprit, s’exprimera selon le désir de Dieu, et laissera l’esprit croître par l’intérieur. Votre grand pays deviendra alors une merveille défiant toute description. Sans doute, il a fallu la grande force du bec et des serres de l’aigle pour maintenir la cohésion de votre nation pendant son développement initial, mais la véritable lumière spirituelle va venir. On se rendra compte que la colombe est plus puissante que l’aigle, et la colombe protégera ce que l’aigle gardait. Contemplez les mots gravés sur lespièces de monnaie que vous expédiez dans toutes les ; avenues du commerce mondial, « In God we trust ».« E pluribus unum. » Tous pour un, c’est la devise de l’Esprit quand la colombe remplace l’aigle au sein d’une telle nation. Émile s’arrêta là, disant qu’il allait nous quitter quelques jours pour rejoindre des amis qui se réunissaient dans un village éloigné de trois cents ou quatre cents kilomètres. Il promit de nous retrouver à une centaine de kilomètres d’ici, dans un petit village de la frontière où nous arriverions dans quatre jours. Puis il disparut.

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