Vous avez entendu qu’il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. (5:38)
Cela signifie que quelles que soient vos actions, vous vous exposez aux mêmes types d’actions de la part des autres.
Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui aussi l’autre. (5:39)
Personne ne saurait proposer une meilleure philosophie de la non-violence que celle du Christ. Il dit : « Si quelqu’un vous gifle sur la joue droite, il n’est pas question de lui rendre la gifle. Vous devriez même lui tendre la joue gauche, et qu’il vous gifle aussi. » Cela signifie que, sous aucune provocation, vous ne devez offenser ou frapper quelqu’un. Laissez-le faire ce qu’il veut, mais ne songez pas à vous venger. Soyez toujours non-violent et approchez-le avec amour et gentillesse. Soyez absolument clair dans votre cœur. Soyez bon et noble envers les autres et mettez-les à l’aise de ta noblesse et de ta bonté.
Sois patient et calme, et laisse-le souffrir de sa propre folie et de ses erreurs, de son karma. Si tu ripostes, tu te comportes de la même manière. Il dit donc qu’au moins, tu devrais être bon. Tu devrais t’élever au-dessus de ces choses et te comporter comme une personne noble, plutôt que de devenir comme lui.
Et si quelqu’un te poursuit en justice et te prend ton manteau, laisse-lui aussi ton pantalon. (5:40)
Si quelqu’un te poursuit en justice, tente de te nuire ou veut te discréditer en ce monde, ne cherche pas à te venger. Donne-lui même ce dont tu as trop. Ne crée en aucun cas de relation karmique avec lui, car un petit karma pourrait te ramener en ce monde.
Puis il dit :
Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. (5:44)
Quelle meilleure philosophie de la non-violence le Christ pourrait-il offrir que celle-ci ? Il dit qu’il n’est pas question de haïr un ennemi. Vous devez aimer vos ennemis. S’il vous hait et que vous le haïssez en retour, alors vous êtes tous deux au même niveau.
La beauté, c’est qu’il vous hait et que vous lui donnez de l’amour en retour. C’est pourquoi il dit : « Aimez vos ennemis. » Remplissez-les d’amour, de dévotion et d’affection. Il est très difficile de vivre ainsi.
Mais si nous sommes capables de vivre la vie que nous expliquent les mystiques, nous deviendrons immédiatement purs et nous nous fondrons à nouveau dans le Père.
« Bénissez ceux qui vous maudissent. » Si quelqu’un vous hait et vous maudit, ayez plutôt pitié de lui. Bénissez-le, gagnez-le par votre amour, votre bonté et votre grandeur. « Faites du bien à ceux qui vous haïssent. » Montrez-leur simplement de l’amour et de la compréhension. « Et priez pour eux. » Priez simplement le Seigneur de vous donner la force de supporter tout cela et de leur pardonner, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Pensez : « Ô Père, ils sont aveugles. Donne-leur la compréhension, donne-leur ton amour et ta dévotion. Accorde-leur ta grâce. » Alors, ils se comporteront comme vous essayez de vous comporter avec eux.
Afin que vous soyez les enfants de votre Père qui est aux cieux. (5:45)
Le Christ dit : « Pourquoi vous ai l-je donné une philosophie aussi élevée ? »
Parce que vous voulez devenir les enfants et les bien-aimés du Père. Le Père a toutes ces qualités, vous devez donc les posséder si vous voulez devenir ses enfants.
Car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. (5:45)
Quand le soleil se lève, il éclaire tout le monde, du voleur au saint. Quand la pluie tombe, tout le monde en profite. Vous devriez aussi vous efforcer de posséder les qualités du Père et être bon envers vos ennemis comme envers vos amis. Ne dites pas : « Celui-ci est mon ami et celui-là mon ennemi. Celui-ci m’a fait ce mal et je vais le haïr, et celui-là m’a fait ce bien et je vais l’aimer. »
Soyez un et pareil pour tous. Soyez simplement aimants et bons envers tous. Il donne ensuite une très belle explication :
Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? (5:46)
Il est facile d’aimer quelqu’un qui vous aime, mais très difficile d’aimer quelqu’un qui vous hait. Il dit que la beauté de devenir mon disciple, c’est d’aimer aussi ceux qui vous haient. Si quelqu’un est bon, bienveillant et aimant pour vous, vous lui donnez naturellement aussi votre amour. Il n’y a rien de spécial en vous si vous êtes bon envers quelqu’un qui est bon pour vous.
La beauté, c’est qu’avec ceux qui ne sont ni bienveillants ni bienveillants envers vous, vous restez aimant et bon. Si vous vivez avec une personne difficile à vivre, incompréhensible, qui ne veut pas vous écouter, votre bonté réside dans le fait que vous vivez toujours avec elle dans l’amour et la paix.
Il dit que c’est ce type d’attitude que vous devriez développer dans votre vie.
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous de plus que les autres ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? (5:47)
Si quelqu’un nous respecte ou nous salue, nous le respectons et le saluons aussi.
Mais nous devrions aussi saluer ceux qui détournent le visage de nous quand nous les croisons, ceux qui ne veulent pas nous parler.
Saluez tout le monde avec amour, avec un sourire. Chacun aspire à la faveur d’une personne importante et à lui faire du bien, à un ami ou à un parent. Nous aimons toujours les saluer en premier. Mais efforcez-vous d’être bon, personne ne s’en soucie. Si vous êtes leur supérieur, ne les laissez pas raconter que vous êtes leur supérieur, leur patron, et bien plus haut qu’eux . Vous devriez aussi les respecter de la même façon et la considération envers vos aînés et prédécesseurs .
Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. (5:48)
Il dit : « Pourquoi vous conseille-je ainsi ? Parce que vous voulez devenir parfaits. Si vous ne devenez pas purs et parfaits, vous ne pourrez jamais vous fondre à nouveau dans l’Être pur et parfait.
Si un enfant est sale, sa mère le prendra-t-elle sur ses genoux ?
D’abord, elle lui donne un bain, l’habille, puis elle le prend sur ses genoux, l’embrasse et l’aime. Elle ne prend pas l’enfant dans ses bras avant de l’avoir lavé. Alors que nous sommes si méticuleux à ne même pas soulever un enfant sale, comment pouvons-nous espérer que le Père nous soulève alors que nous sommes si sales et si absorbés par maya ? »
Nous devons devenir parfaits comme notre Père céleste est parfait. Si nous ne devenons pas semblables à lui, nous ne pouvons nous fondre à nouveau en lui.
C’est pourquoi le Christ a dit à l’homme qu’il avait guéri : « Tu es devenu parfait, va et ne pèche plus » (Jean 5:14). Je t’ai rattaché à la Parole, le courant de vie audible, et maintenant tu es en train de devenir parfait, à condition de ne pas ajouter de péchés à ton fardeau karmique. Si nous ne devenons pas parfaits, nous ne pouvons nous fondre à nouveau dans le Tout, le Père.
C’est pourquoi Socrate a dit : « Connais-toi toi-même. » Si nous ne nous réalisons pas nous-mêmes, nous ne pouvons pas réaliser le Seigneur.
Et se réaliser signifie se libérer du mental et dépasser le royaume de maya. Alors l’âme devient parfaite.
Et c’est pourquoi le Christ insiste sur le fait que vous devez devenir aussi parfait que votre Père céleste.
Si vous ne parvenez pas à acquérir ces qualités et ces attributs dans la vie, et à atteindre la même perfection ici-bas, vous ne pourrez jamais devenir parfaits et vous fondre dans le Père.
Il nous a envoyés ici-bas pour devenir semblables à lui, afin que nous puissions devenir lui.
Nous devons devenir semblables à lui tant que nous sommes ici-bas dans la chair, et alors nous deviendrons celui qui est au ciel.
Lorsqu’une goutte se fond dans la poussière, elle devient partie intégrante de la poussière et ne peut se fondre à nouveau dans le nuage. Elle doit d’abord quitter la poussière par évaporation, alors seulement elle peut se fondre à nouveau dans le nuage, qui est de l’eau pure. De même, nous sommes aussi une goutte de l’océan divin, cette félicité divine.
Potentiellement, chaque âme est Dieu, mais dans ce royaume de maya, nous sommes devenus très, très sales et faisons partie intégrante de maya.
À moins de nous détacher de maya, de redevenir purs et de nous séparer des attachements de cette création, nous ne pouvons pas nous fondre à nouveau dans le Créateur. Ainsi, se séparer de la création, c’est devenir parfait. Se fondre à nouveau dans le Créateur, c’est devenir le Créateur. C’est pourquoi il dit que j’essaie de vous transmettre ces enseignements sous tous leurs aspects, car il faut devenir parfait pour retourner au Parfait.
Certains disent que le Christ mangeait du poisson et qu’il ne nous a pas interdit de manger de la viande. Mais un homme si aimant, si compatissant, si noble et si bon, qui ne supportait même pas de blesser, d’agacer ou de se mettre en colère contre qui que ce soit, comment pouvez-vous imaginer qu’il tuerait sa création, ou mangerait du poisson ou de la viande ? C’est en totale contradiction avec ce qu’il a essayé de nous dire. Ainsi,
« Tu ne tueras point » (5:21) couvre tout : tout ce qui a vie ne doit pas être détruit. La question de savoir si nous justifions la consommation de viande ne se pose absolument pas.
Il explique ensuite qu’à moins de purifier tous vos karmas, vous ne pourrez jamais vous échapper de cette prison. Mais en tuant, nous ne faisons qu’alourdir notre fardeau. Ainsi, les histoires que nous racontons à propos d’un saint, selon lesquelles « il a mangé ici » et « il est allé là », doivent être corroborées par les enseignements qu’il nous a transmis. Elles doivent être compatibles avec les événements de sa vie. Si elles sont contradictoires, alors soit les enseignements, soit le récit de vie que nous avons construit sur le saint sont erronés. Il y a une erreur quelque part.